jeudi 8 novembre 2012

Résidence Praha-Paris / C'est un début !


C’est un début !

Exposition autour de la résidence de commissariat de Jean-Marc Avrilla

Nous pensons savoir ce qu’est une exposition : un ensemble d’objets dans un espace dont l’articulation produit une pensée. Une exposition est une forme de texte dont les objets sont des propositions qui par eux-mêmes ont un sens et qui, par leurs relations, développent un sens complémentaire ou en offrent un sens tout différent.

Mais comment – et non pas pourquoi – des objets peuvent s’articuler entre eux ? Là se situe le travail du commissaire. Le pourquoi est la question préalable qui définit le contexte. Le comment est le sens même de l’activité curatoriale qui implique des choix quant au mode d’échange à définir avec l’artiste, quant à la sélection des œuvres ou de l’approche du travail, quant à la mise en espace de ces choix afin de les rendre lisibles aux visiteurs/spectateurs.

Cette exposition tente de rendre compte de la résidence de commissariat de Jean-Marc Avrilla à Meetfactory, d’une durée de deux mois. Cette résidence a été pensée comme un travail exploratoire qui précède tout choix dans la définition d’un ou plusieurs projets d’exposition. Cette exposition tente de faire apparaître comment il a organisé cette recherche sur la scène artistique tchèque afin de pouvoir définir des projets et engager des choix. L’exposition par elle-même est paradoxale car au lieu de parler de ce qu’elle montre, elle tend à souligner les raisons qui amènent les objets, livres, photographies, etc. à se retrouver réunis dans leur différence et leur hétérogénéité.

C’est un début ! présente donc un travail de terrain et les « méthodes » utilisées pour faire émerger des idées et des projets d’exposition. Par un aspect, ce travail relève d’une méthodologie ethnographique : écoute, recueil de témoignages, partage de moments singuliers (rituels de vernissage, visite d’ateliers…), observation des œuvres et de leur contexte. Par un autre aspect, il apparaît comme une non-méthodologie basée sur l’échange avec l’artiste, laquelle est indispensable pour entrer dans son travail et comprendre sa pratique. De cette immersion plus ou moins profonde dépendra la forme générale de l’exposition : solo, thématique, de groupe, terminologie très vague qui masque en réalité une multitude de possibilités pour chaque cas ainsi que de nombreuses combinaisons.

Le commissaire n’est pas un artiste mais le passeur qui permet aux artistes de montrer leur travail au public dans un cadre qui lui conserve sa complexité initiale. Il agit sur un territoire qui ne se réduit pas à l’objet. Il doit rendre compte des processus mis en œuvre par les artistes, de leurs relations particulières aux contextes où naît et se déploie leur travail, décider de prendre en compte ou non l’Histoire, s’engager dans des formes narratives ou, à l’opposé, laisser l’œuvre dans toute sa nudité matérielle… Penser la manière de montrer un travail est pleinement une activité critique plongée dans la réalité des œuvres.

Pour répondre à l’invitation de l’Institut Français, Jean-Marc Avrilla n’a pas souhaité procéder à une sélection d’œuvres d’artistes qu’il a rencontrés, considérant qu’un tel projet était prématuré. Il a opté pour un projet qui témoigne du caractère singulier de son travail et de ses rencontres, en définissant un protocole très simple permettant à chaque artiste, curator ou critique de lui répondre. Chacun d’entre eux a été invité à lui adresser un objet, une photographie, un dessin, une phrase ou un court texte, comme résultant de leur entretien et comme point de départ pour un éventuel projet.

À cet ensemble de documents ou œuvres dont le commissaire ne maîtrise volontairement pas la sélection, s’ajoutent des titres d’ouvrages littéraires, artistiques ou sur tout autre sujet, demandés aux mêmes personnes comme conseil de lecture. Une telle requête apparaît souvent lors du travail entre le commissaire et les artistes, dans l’objectif de mieux cerner l’œuvre elle-même ou une question essentielle pour l’artiste. Mais elle permet aussi d’approcher avec plus de finesse la pensée des curators et des critiques.

Enfin, un ensemble de documents, catalogues d’exposition et imprimés de toute sorte recueillis par le commissaire pendant ces deux mois, est aussi présenté. De tels documents sont importants pour conserver la mémoire d’événements dont certains ne bénéficient pas de publication, et constituent la base même de la recherche curatoriale en devenant son archive.

Documents de travail rassemblés par le commissaire, documents et œuvres envoyés par les artistes, les curators et les critiques rencontrés, livres traitant de questions spécifiques, de littérature ou d’art, forment ainsi trois ensembles correspondant à trois approches développées parallèlement dans le cadre de cette exploration de la scène tchèque. C’est un début ! est ainsi le matériau brut de ce qui devrait arriver par la suite. Les expositions qui en sortiront ne seront réalisées qu’après une étape de filtrage, de décantation de toutes les informations emmagasinées lors de ce séjour pragois.

Ce que cette exposition tente finalement de montrer à travers cette mise à plat peu ordinaire de l’activité curatoriale, est la nécessité du temps : le temps qui permet au commissaire d’écouter les artistes, de converser avec eux, d’entrer dans leur travail, le temps qui permet d’explorer la scène dans son fonctionnement, dans sa structure, comme le temps qui doit permettre aux sujets d’émerger par la suite. La qualité du travail de commissariat doit répondre à la qualité du travail de l’artiste. Le travail de l’un et la recherche de l’autre apparaissent plus que jamais complémentaires.

Artistes et personnalités exposés : Matej Al-Ali, Bajota, Zbynek Baladran, Viktor Cech, Radovan Cerevka, Andras Csevalfay, Tomas Dzadon, Grzegorz Drozd, Jarmila Mitrikova & David Demjanovic, Vit Havranec, Radim Langer, Michal Moravcik, Tomas Moravec, Oldrich Morys, Jiri Skala, Jan Pfeiffer, Matej Smetana, Jiri Thyn, Tamas Szvet, Adam Vackar, Pavel Vancat, Tomas Vanek, Jaro Varga, Dusan Zahoransky.


vendredi 26 octobre 2012

C'est un début !


Avec/ with :
Matej Al-Ali, Bajota, Zbynek Baladran, Viktor Cech, Radovan Cerevka, Andras Csevalfay, Tomas Dzadon, Grzegorz Drozd, Jarmila Mitrikova & David Demjanovic, Vit Havranec, Radim Langer, Michal Moravcik, Tomas Moravec, Oldrich Morys, Jiri Skala, Jan Pfeiffer, Matej Smetana, Jiri Thyn, Tamas Szvet, Adam Vackar, Pavel Vancat, Tomas Vanek, Jaro Varga, Dusan Zahoransky…

mardi 16 octobre 2012

En soutien à Mounir Fatmi


Je n’ai pas la chance de connaître Mounir Fatmi mais je peux imaginer l’abattement qu’il a du ressentir en ce début d’octobre lorsque à Toulouse puis à l’Institut du Monde Arabe, deux de ses œuvres ont été retirées. Je voudrais lui dire mon soutien tout en essayant de comprendre ce qui a pu se passer.

Ces deux cas ne relèvent pas d’une même situation quand bien même l’un et l’autre, dans la manière dont ils se sont passés, me heurtent réellement.

Dans le cas de Toulouse, on peut comprendre la nécessité d’un appel au calme, d’un apaisement, et regretter que les responsables du Printemps de Septembre n’aient pas prie toute la mesure des risques et veiller avec l’artiste à ce que  l’œuvre soit présentée dans les meilleures conditions. On peut se demander comment une telle erreur de jugement a pu se produire quant aux garanties de mise en place de l’œuvre, mais il est toujours plus facile de commenter a posteriori et évidemment difficile d’imaginer a priori ce que furent les réactions de certains croyants. C’est une situation qui n’avait probablement pas été imaginée une seconde, et sans doute est-ce là une erreur que de penser que l’art puisse exister en parallèle du monde.

La censure de l’Institut du Monde Arabe me paraît être d’une autre dimension et révéler une situation probablement beaucoup plus grave. Sleep n’a pas été autocensurée. Cette vidéo a été censurée par les responsables de l’IMA.  Elle n’est pas censurée parce qu’elle porte atteinte à la religion musulmane mais parce qu’elle représente Salman Rushdie, auteur des Versets Sataniques. Il n’y a là nulle attaque contre la religion musulmane mais seulement la peur de blesser certains par la représentation d’un homme contre lequel a été lancée une fatwa par l’ayatollah Khomeini en 1989. Et je ne reviens pas sur l’histoire de cette fatwa qui continue d’être une blessure au visage de la liberté de pensée.

Cela soulève trois problèmes majeurs. Le premier est l’indépendance même de cette institution vis à vis de ses contributeurs : il ne faut pas être naïf pour comprendre le lien entre ce refus d’exposer cette œuvre et les subsides nécessaires au fonctionnement de cet établissement apportés par certains pays arabes. Le second est que les voix discordantes venant de la société arabe comme Mounir Fatmi ne sont pas autorisée, même en France : quel étrange paradoxe de voir éclore une pensée artistique libre issue du monde arabe et de continuer à ne vouloir entendre que l’unique voix officielle qu’on ne saurait dans la plupart des cas soupçonner de démocratie ! Le troisième et le plus grave est qu’un tel acte de censure revient à valider cette fatwa : comment une institution publique peut-elle se ranger derrière un principe d’inquisition religieuse ; en acceptant que la figure même de l’écrivain soit ainsi porteur d’un blasphème dont l’accusent certains clercs musulmans, cette institution se rend coupable de soutien aux menaces qui pèsent sur lui. Non seulement l’IMA déshonore ainsi la République dont elle est une instance culturelle, mais ne elle remplit pas sa mission qui est d’œuvrer au rapprochement des cultures occidentale et arabo-musulmane.

Sans doute les responsables de l’IMA ont du se dire qu’il était plus sage d’apaiser ainsi un climat de tensions. Mais ils sont tombés dans un piège dont il est difficile de sortir. Il ne s’agit pas seulement de la liberté d’expression, mais bien de la liberté de pensée. Or l’Histoire nous montre que tout recule en la matière ne présage rien de bon car il est toujours impossible de revenir en arrière. Ma voix pèse peu mais il me semble de mon devoir, de citoyen et d’acteur de la culture, de dire qu’une telle attitude de la part de responsables institutionnels n’est pas tolérable.

samedi 13 octobre 2012

Julius Koller, Grzegorz Drozd, Tomas Vanek

Grzgorz Drozd, Marikaban, 2012.

(I'm sorry for English language people, but translation needs time. It's coming as soon as possible)

Pas de nouvelle depuis le 15 septembre et pourtant beaucoup d’événements. Les rencontres avec les artistes, les curators et les critiques se poursuivent à un rythme soutenu, me laissant peu de temps pour l’écriture, encore moins pour la traduction. D’autres posts me permettront de revenir sur certaines des personnalités rencontrées à Prague et à Bratislava.

Plusieurs expositions ont retenu mon attention. Tout d’abord la présentation d’une partie des archives de l’artiste slovaque Julius Koller (1939-2007) à Tranzit Prague, réalisée par l’historien de l’art et curator Tomas Pospiszyl. La moitié des archives de l’artiste est conservée à la Galerie Nationale de Brastislava, l’autre moitié par une association d’amis de l’artiste. Cette dernière est présentée à Prague selon un principe simple de boîtes conservant les ensembles que l’artiste avait constitués. Histoire de l’art, Archéologie, Histoire de la Science-Fiction, Illustration d’enfants, etc., posées sur des étagères entourant une table de consultation. Le commissaire de l’exposition ou son assistant manipule un ensemble très hétérogène de documents jaunis. L’intérêt est que ces documents conservent toute leur ambiguïté quant à leur statut de document de travail ou d’œuvre. Nul ne peut s’avancer sans trahir l’œuvre même de cet artiste, et on sent avec ces documents combien il a tenté de penser l’art au cœur de la vie et non dans un espace adjacent. Ce qui me paraît le plus remarquable, est précisément cette manière de se porter vers des sujets qui n’ont rien de politique, et que, par cette attitude, il redonnait force et puissance à ces sujets. Cela apparaît comme une forme de fausse naïveté qui ré-enchante le monde. Et quand on se souvient du contexte, on se rend compte de la force de subversion qu’il a fallu à cet homme pour surmonter le système politique en place qui régissait tout jusqu’à l’art. (http://cz.tranzit.org/en/exhibition/0/2012-09-11/jlius-koler-archive-study-room)

Une autre exposition, elle aussi modeste par son ampleur mais très percutante par sa mise en œuvre et son propos, est celle de Grzegorz Drozd à ETC Galerie, lieu à vocation non commerciale. Grzegorz Drozd revient de plusieurs mois aux Philippines et plus particulièrement du village de Marikaban. Loin de l’art occidental, il a cherché une nouvelle approche qui lui permette de continuer son travail critique de l’institution, au double sens de l’institution comme structure de présentation et comme système de production. Il revient avec un certain nombre d’objets produits en collaboration avec le shaman du village, et qui ont un pouvoir magique. Tout l’intérêt de cette « exposition » est de créer un véritable hiatus entre l’œuvre d’art fétiche telle qu’elle fonctionne dans notre société occidentale et l’objet au pouvoir magique (les Aswangs) tel qu’il est vécu dans cette tribu des Philippines. Un œuvre d’art peut-elle posséder ces deux caractères ? Doit-on réintroduire de la magie dans l’art pour se déposséder du fétichisme ? Au delà de ces questions que certains trouveront folkloriques, il s’agit bien d’interroger ce que nous produisons comme art et ce que nous souhaitons faire de cet art. Des questions qui me paraissent fondamentales : que voulons-nous faire ? (http://etcgalerie.cz/grzegorz-drozd-1409-7102012/637/)

Le troisième projet dont je souhaitais rendre compte est une intervention et une exposition de Tomas Vanek. L’une et l’autre n’ont pas de rapport si ce n’est l’artiste et la manière dont il se glisse dans la réalité d’espaces précis. L’intervention a lieu au rez-de-chaussée d’un immeuble couvert de graffiti. Son jumeau d’à côté a, lui, été nettoyé par les services de la ville. Une association a pris les choses en main, rénové le hall et l’a transformé en une galerie d’art dont l’objectif n’est pas seulement de montrer des œuvres mais œuvrer à la promotion des relations de bon voisinage. Loin d’être une utilisation purement sociale de l’art – mais doit-on s’excuser de considérer que l’art possède réellement une valeur sociale ? – l’intervention de Tomas Vanek a consisté à peindre l’extérieur du rez-de-chaussée à la bombe et au pochoir, répétant un motif de carrelage rectangulaire noir des plus basiques. Ainsi les graffiti ne disparaissent pas totalement mais sont atténués par leurs propres armes et par un geste pictural des plus simples et des plus modernes. L’utilisation de la bombe comme du pochoir est un acte fondamental de la pratique de l’artiste, une manière pour lui de continuer la peinture en lui retirant tous les oripeaux des académismes successifs, pour aller à l’essentiel, couleur et espace. Car l’exposition présentée à Futura-Karlin Studios propose une série de cahiers de dessin  utilisés dans toutes les écoles, où Tomas Vanek à peint, selon le même principe, des motifs qui se déploient tout au long des pages. Flèches, motif de planches, punaises, illusion de classeur… toujours un motif unique qui déroule sa forme et surtout le détournement de son utilisation tout au long de l’espace même du cahier. Présentés dans un espace consacré au seul dessin (son nom est Karton) créé par des étudiants de l’Académie des Beaux-Arts où T. Vanek est professeur, ces cahiers sont comme des exercices mais avec un impact visuel aussi fort que ses « Particips », installations qui jouent sur le contexte même de l’exposition en considérant l’art à partir des petites choses de la vie.(http://www.particip.tv/)


samedi 15 septembre 2012

Dusan Zahoransky et Jan Pfeiffer

Dusan Zahoransky






Dusan Zahoransky
Les vernissages de rentrée ont commencé la semaine dernière à Prague et continuent encore cette semaine. Ils ont été marqués jeudi 6 septembre par l’ouverture de l’exposition Startpoint Prize réunissant de jeunes diplômés européens. Je reviendrai plus tard sur cette exposition. 

Je voudrais m’arrêter tout d’abord sur le travail de Dusan Zahoransky, artiste et curator : il présente à l’Institut Slovaque de Prague une série de pièces sur le rapport du langage à l’objet, lesquelles jouent de la typographie, de leur combinaison formelle plus ou moins lisible comme de leur matérialité (métal ou bois).

L’exposition intitulée Circle, rend hommage au Cercle Linguistique de Prague, groupe de critiques littéraires et de linguistes actif entre 1928 et 1939 dont l’influence fut considérable en particulier en développant une analyse structuraliste. L’un de ses plus éminents membres ne fut autre que Roman Jakobson dont on connaît l’influence qu’il eût sur la pensée de Claude Lévi-Strauss.

L’exposition rend compte de ce lien par une approche non verbale du langage, qui met en évidence tout l’aspect anthropologique qui accompagne l’activité du langage. C’est sans doute la raison de la participation dans l’exposition de cinq jeunes artistes et graphistes qui sont engagés dans une recherche plastique autour du langage : chacun d’eux présente un ouvrage, d’un faux essai scientifique qui souligne le caractère poétique du langage mathématique (Jan Jachim), à une forme de docu-fiction (Ales Cermak), d’un journal de manipulation poétique des amants de l’artiste (Michaela Daskova) à l’analyse des formes diverses de l’image contemporaine dont nous sommes tous acteurs et observateurs (Magda Stanova), jusqu’aux expérimentations typographiques et graphiques low cost détournant les outils informatiques (Jan Broz).


Jan Pfeiffer
L’exposition est organisée dans une minuscule galerie – Galerie Jeleni – constituée de deux petites pièces donnant sur une arrière-cour herbeuse. Deux pièces sont montrées. La première est une vidéo dans laquelle un homme marche le long d’un trottoir bordé d’arbres taillés en cube. L’homme avance sans s’arrêter alors même que les hauteurs de tailles ne sont pas les mêmes et que sa tête traversent la végétation en un bruissement caractéristique. Rien n’arrête la marche de l’homme. En arrière, sur le mur, un dessin au trait hermétique d’arches successives qui plongent dans ce qui représente un sol, se transformant en racines d’arbre ou en flamme selon l’humeur ; au premier plan un escalier en paliers souligne la signification symbolique de l’installation sur le mouvement de la vie. Par chance, ce qui aurait pu être pompeux ou didactique, ce trouve emporté par un jeu d’esprit, un trait d’humour, qui est cet homme dont la tête s’enfonce à intervalle régulier dans le couvert des arbres.

À côté une autre installation composée d’une pierre en papier mâché prise dans un mur immaculé, illustré sur toute sa surface de monuments antiques du Moyen-Orient. Derrière ce mur une vidéo montrant un homme dans une cavité aux contours réguliers, faisant de grand signes de ses bras. C’est une chorégraphie de Rudolf Steiner que l’artiste a rendu plus raide et sec comme un code. Réalisée comme la précédente vidéo lors d’une résidence à Ramallah, cette vidéo traite aussi avec un certain trait d’esprit le rapport au passé et le rapport au corps. La chorégraphie perd de son sens pour ne devenir qu’une forme de code morse, comme les ruines ne sont plus que des souvenirs fanés. Mais tout cela est fait avec une certaine légèreté qui donne aux deux installations une grande puissance au delà de leurs qualités plastiques. 

(english version is coming)

jeudi 6 septembre 2012

Závíslí Pozorovatelé / Dependent Observers

Karlin Studio

Video still Jan Pfeiffer (Prevision III)



Futura est une association dont l’objectif est de promouvoir l’art contemporain en République Tchèque. Elle dispose de plusieurs lieux d’expositions ainsi que d’un nombre important d’ateliers d’artiste. Hier s’ouvrait une exposition à Karlin Studio, l’un des quatre espaces dont elle dispose ( http://www.futuraproject.cz/en/ ). Deux jeunes curatrices, Zuzana Stefkova et Klara Zaludova, présentaient une exposition de groupe autour de la relation entre l’observateur et l’objet observé. Des six artistes réunis, je retiens principalement le travail vidéo de Jan Pfeiffer, « Prevision I-III » (2009) : une série de 3 vidéos très différentes les unes des autres mais dont le point commun est la prévision d’un devenir. Dans la première, la caméra glisse et s’arrête sur les détails de l’image, objets (plantes, voiture …) ou personnes, alors qu’une voix d’expert les décrit et établit une estimation de leur futur ; la seconde est une magnifique confrontation entre l’artiste préparant dans son studio praguois une visite calculée au pas près de Singapour et la visite réelle, superposant projection et réalité ; la dernière est la prévision immédiate que donne l’artiste dans son environnement urbain, de l’arrivée d’une jeune femme au coin d’un immeuble à la réaction d’un pigeon. La froideur que l’on peut ressentir au départ face à ces observations et à ces prévisions se transforme assez vite en un jeu plein l’humour né de cette confrontation à la réalité d’un devenir qui est autre que ce qui est annoncé.  Le site de l'artiste : http://janpfeiffer.info/

Futura is an association whose aim is to promote contemporary art in the Czech Republic. It has several exhibition places and a large number of artist’s studios. Yesterday opened an exhibition at Studio Karlin, one of the four places it have (http://www.futuraproject.cz/en/). Two young curators, Zuzana Stefkova and Klara Zaludova, curate a group show about the relationship between the observer and the observed objects. Among the six artists gathered, I remark mostly the video work by Jan Pfeiffer, "Prevision I-III" (2009): a series of 3 very different videos but have in common point the prediction of a future. In the first, the camera glides and stops on the details of the image objects (plants, car ...) or people, while an expert voice describes and provides an estimate of their future; the second one is a magnificent confrontation between the artist in his Praguestudio preparing a visit step by step of Singapore, and the real visit of the state city, superimposed projection and reality; the last one is the immediate prevision that gives the artist in his urban environment, the arrival of a young woman in the corner of a building or the reaction of a pigeon. Face the observations and previsions, the coldness we can feel turns in a game full of humor because of this confrontation with the reality of a becoming different from what is announced. The artist's website : http://janpfeiffer.info/

mardi 4 septembre 2012

Hungarian artists : Jozsef Tamas Balazs and Tamas Szvet

View to the Mozart Museum Park from the appartment.


Samedi était la journée relais entre les résidents. À peine arrivé, tous les résidents étaient donc invités à fêter le départ de deux artistes hongrois, Jozsef Tamas Balazs (http://www.bajota.com/) et Tamas Szvet (http://szvet.blogspot.cz/). Je regrette de ne pas avoir pu voir leur travail, d’autant que nos échanges ont été très riches sur la situation artistique en Hongrie. Nous avons parlé de la situation politique hongroise qui mériterait vraiment que nous nous inquiétions pour nos libertés. L’Europe est bien évidemment une réalité politique tangible pour ces artistes, même sans l’euro, mais une réalité qui s’avère parfois très flexible dans les faits… L'Europe de la Pensée est une réalité, bien plus que l'Europe financière.

Saturday was the relay day between residents. Upon our arrival, all residents were invited to celebrate the departure of two Hungarian artists, Jozsef Tamas Balazs (http://www.bajota.com/) and Tamas Szvet (http://szvet.blogspot.cz/). I regret to have not been able to see their work, as well as our discussions were very rich on the artistic situation in Hungary. We talked about the Hungarian political situation that needs we care really about our freedoms. Europe is obviously a tangible political reality for these artists, even without the euro, but a reality that is sometimes very flexible in practice ... Europe of the Thought is a realty, rather than financial Europe. 

lundi 3 septembre 2012

Résidence Praha-Paris



(english below)
Premiers jours à Prague depuis samedi 1er septembre. L'Institut Français et Meetfactory m'ont invité pour une résidence de commissariat du 1er septembre au 31 octobre. Sur ma table de travail, deux projets : finaliser l'exposition "Les Ruines Circulaires" pour la Klatovy Galerie à Klenova (République Tchèque), l'été 2013, et imaginer une exposition sur la scène tchèque contemporaine. Les conditions de travail sont idéales avec un studio /bureau de plus de 25m2 et un appartement que je partage avec l'artiste Marcel Mieth. La vue et le rythme des trains et des tramways sont idéales pour travailler.




First days in Prague from arriving Saturday 1st September. The French Institute and Meetfactory invited me for a curatorial residency from September 1rst to October 31rst. On my desk, two projects: finalizing the exhibition "The Circular Ruins" for the Klatovy Galerie, Klenova (Czech Republic), presenting on next summer 2013, and imagining an exhibition about the contemporary Czech art scene. Working conditions are ideal with studio / office over 25m2 and an apartment that I shared with the artist Marcel Mieth. The view and the pace of trains and trams are ideal for work.


jeudi 5 juillet 2012

PAN !

Exposition des diplômés 2012 de la Villa Arson


Commissariat : Jean-Marc Avrilla

Galerie de la Marine, 59 quai des États-Unis, Nice
et Villa Arson, 20 avenue Stephen Liégeard, Nice.


Aurélien Cornut-Gentille

Quentin Derouet (mur), Lorraine Châteaux (centre), Marielle Chabal (droite)
Quentin Derouet (mur gauche), Mathilde Fages (mur centre), Pierre Michelon (installation)
Lorraine Châteaux (centre), Pierre Michelon (installation), Rémi Voche (droite)
Elsa Lefebvre, Mathilde Fages, Alice Grapinet (de gauche à droite)

Elsa Lefebvre (gauche), Mathilde Fages (droite)

Chloé Mathiez (gauche), Elsa Lefebvre (droite)
Mo Yang (gauche), Yu-Chieh Chan (1er écran), Florimond Dupont (écran du fond),  Florimond Dupont et Damien Levy (enseigne)

Mo Yang

Damien Levy (détail)

Damien Levy (détail)

Morgane Roumegoux (installation 1er plan), Yu-Chieh Chan (écran), Diane Audema (ouverture à droite)
Diane Audema (détail)

Diane Blondeau

Diane Audema (détail)

Diane Audema (centre), Florimond Dupont (gauche, détail)

Florimond Dupont (détail)
Vincent Ceraudo (photos et mur du fond), Amandine Lourmière (1er plan)

Amandine Lourmière (gauche), Chloé Delarue (écran), Aurélien Cornut-Gentille (installation)

Zoewendkisgu Ilboudo

Diane Audema

Florimond Dupont

Diane Blondeau (installation sur le mur)

Florian Leduc (installation vidéo)

Pierre Michelon
Yu-Chieh Chan (vidéo)

Yu-Chieh Chan

Yu Chieh Chan

Mo Yang

Mo Yang

Rémi Voche

Damien Levy (1er plan), Mathilde Fages (arrière plan)

Florimond Dupont (gauche), Damien Levy (droite)

Quentin Derouet
À ces œuvres s'ajoute une programmation de films présentés en permanence Galerie de la Marine :

Black Bloc et Chaise de Yu-Chieh Chan
Indeernas Grota de Chloé Delarue
Sans titre de Florimond Dupont et Damien Levy
La Vague sous la direction de Florian Leduc
Henalu 1 et Eldjazair 2 de Pierre Michelon.

PAN !

Exposition des Diplômés 2012 de la Villa Arson

Galerie de la Marine, 59 quai des États-Unis, Nice
et Villa Arson, 20 avenue Stephen Liégeard, Nice.

Avec Diane Audema, Diane Blondeau, Vincent Ceraudo, Marielle Chabal, Yu-Chieh Chan, Lorraine Châteaux, Aurélien Cornut-Gentille, Chloé Delarue, Quentin Derouet, Florimond Dupont, Mathilde Fages, Alive Grapinet, Zoewendkisgu Ilboudo, Florian Leduc, Elsa Lefebvre, Damien Levy, Amandine Lourmière, Chloé Mathiez, Pierre Michelon, Morgane Roumegoux, Rémi Voche, Mo Yang.
Commissariat : Jean-Marc Avrilla

Cartographie d’une exposition de jeunes diplômés

Le soleil au zénith marque le moment final de l’initiation. Rite de passage par excellence, le diplôme est censé marquer la fin d’une distance avec le réel, la vie réelle comme l’on dit. Ce moment est à la fois difficile et plein d’une joie immense. Les Beaux-Arts n’y échappent pas. Les travaux présentés à l’occasion de cette exposition sont ceux d’artistes en devenir. Le potentiel est là mais c’est au temps d’agir, à chacun d’eux de tenir la barre de leur propre navire dans un environnement qui ne manquera pas de contraintes. Peut-être l’oublie-t-on dans notre société de l’hyper-présent, mais une œuvre se construit avec le temps.

Les travaux que cette exposition présente ne sont pourtant ni des esquisses ni un matériel documentaire, mais leurs premières œuvres, comme nous pourrions dire leurs premiers essais, au sens littéraire. La différence entre cette exposition et une autre monstration d’art contemporain tient dans ce que les contributeurs – pour ne pas les nommer encore artistes – ne sont pas choisis par le commissaire, mais s’imposent par leur propre réussite au diplôme.

Que peut-elle alors signifier ? Assez simplement, les enjeux de leurs pratiques. Les centres d’intérêts à partir desquels chacun d’eux va développer sa propre pensée plastique. C’est sans doute là une exception de l’enseignement artistique que de rendre immédiatement publics de tels travaux, que d’autres disciplines réservent aux enseignants et aux spécialistes. Montrer au public la direction que prendra dans les années à venir leur travail, c’est en ce sens que le rituel de l’exposition trouve la cristallisation même de ses contraintes et de ses enjeux. Montrer la pensée dans l’inachèvement de sa forme naissante, tel est l’objet même de ce projet. Montrer l’intuition d’une pensée naissante sur le monde, voilà le sujet.

Cette pensée est multiple, complexe, et chacun des étudiants diplômés est porteur d’une réflexion plastique tellement personnelle qu’il est délicat, voire même impossible, d’en donner une vision globale. Mais il existe des ensembles, des points de convergence entre eux qui façonnent des microgroupes et donnent à cette promotion des allures d’archipel. Peut-être ne sont-ce que des langues de sable au milieu d’un fleuve, se déplaçant en permanence, au point parfois de s’unir pour mieux se séparer ensuite, rendant la navigation difficile.


Cette exposition s'inscrit dans le cadre d'un séminaire/workshop que j'ai dirigé à la Villa Arson entre avril et juin 2012, consacré à la pratique et à la théorie de l'exposition dans l'art contemporain. PAN ! en est le résultat et la conclusion.


Que soient remerciés les artistes pour leur total engagement, Pascal Broccolichi pour son invitation, Martine Meunier pour son accueil, Michel Maunier pour son implication, Eric Mangion et Patrick Aubouin pour leur aide, et tous ceux qui nous ont témoigné leur soutien dans cette aventure. 

samedi 11 février 2012


Adam Vackar
Glissement #3

Commissariat Jean-Marc Avrilla
Du 26 janvier au 31 mars 2012
Le Dojo, 22bis boulevard Stalingrad, Nice.

Vernissage et performance, mercredi 25 janvier


Pour la troisième étape du programme Glissement, Adam Vackar propose un ensemble d’installations conçues spécifiquement pour le Dojo.



Adam Vackar aime se confronter à la réalité. Mais cette confrontation a pour ambition d’en faire apparaître les failles, d’en faire surgir l’absurdité. Sans nul doute Adam Vackar est un sculpteur au sens où il s’attaque à la matière même de notre monde contemporain qui est ce trop plein de réalité, cette évidence de pragmatisme dans toute sa matérialité, jusqu’à celle du savoir (capitalisme cognitif). Mais de surcroît il est un artiste politique au sens propre, c’est à dire que ses œuvres dévoilent tous les systèmes mis en place, qu’ils aient mission de hiérarchiser la société, de canaliser nos vies comme de masquer leur propre vacuité. 

Adam Vackar est un artiste tchèque dont l’activité se place schématiquement entre Prague et Paris. L’histoire du système étatique communiste ne lui est pas étrangère, bien au contraire. Elle nourrit une position de questionnement, d’écart, de décalage, de mise en absurdité comme nous dirions mise en perspective. Ne jamais s’arrêter au discours officiel ou dominant, savoir déchiffrer, traduire. Savoir utiliser et jouer avec le langage. Car le langage est très important pour Adam Vackar. Historiquement, le langage est ce qui structure le ready-made, son invention, ce passage d’une réalité usuelle à une métaphore réalisée. Et le langage intervient de manière constante dans le travail de l’artiste : poèmes offerts aux passants et récupérés dans la poubelle où ils les ont jetés, poèmes dadaïstes de formules chimiques de produits de consommation courante que personne ne comprend, texte décomposé, mots de passe incompréhensibles, livres encore, que brulent ou traînent de nouveaux damnés dans les ruines mêmes de notre civilisation. La langue, par son extrême plasticité à s’adapter au monde, par sa capacité à détourner le réel est sans doute la matière qui structure tout son œuvre jusqu’à ces compositions de musiques jouées à partir de partitions écrites à l’aide d’une arme à feu. À travers le langage et les multiples formes qu’il peut prendre, c’est toute l’altérité que recherche Adam Vackar, l’autre voix, les autres voix, autres que celles dominatrices des systèmes dominants.




Pour le Dojo, Adam Vackar a souhaité intervenir par une installation de plusieurs œuvres créées pour cette occasion et par une performance, le jour du vernissage.

Cette intervention prend d’une certaine façon la forme d’un triangle équilatéral : aux trois points des extrémités, trois installations. Tout d’abord le Schème de l’axiome et de la théorie alternative, 2012, constitué de deux trépieds chromés portant chacun un long tube en acier. L’un représente l’axiome, ce qui doit être admis, une vérité indémontrable, tandis que l’autre qui le croise est la théorie alternative, celle qui peut précisément être démontré et qui pourfend la vérité trop évidente. Un face à face toujours en équilibre. Au second point est Onomatopoeia, nouvelle version d’une sculpture conçue en 2011. Cette sculpture est une construction métallique de tubes formant des pans triangulaires associés en une figure en trois dimensions élaborée sur le modèle de la théorie de Benoît Mandelbrot consacrée aux fractales. Cette théorie a permit de traiter des objets géométriques comme des systèmes complexes dont les applications permettent de modéliser des situations d’une extrême complexité comme la météorologie ou la finance. Sur le plan sculptural, l’intérêt est d’abord la double condition de l’homothétie des formes et de leur récursivité dans la troisième dimension. C’est ensuite le rapport au réel puisque ce modèle est aujourd’hui la représentation la plus aboutie de toute la réalité qui nous entoure, de la nature aux flux financiers, sans qu’il nous soit toujours donné de la voir. Le troisième sommet du triangle est constitué des Shampoo Poems, série d’affiches de poèmes constitués à partir d’une liste de composants de shampoing tels qu’ils apparaissent sur l’emballage des produits, traités par un « générateur virtuel de poèmes néo-dadaistes » puis retravaillés par l’artiste. Le résultat est une succession de formules chimiques à la sonorité très poétiques mais dont le sens échappe à toute analyse, y compris scientifique, soulignant d’une autre manière l’absurdité même de la rédaction de ce type de textes totalement abscons, comme l’antithèse de la théorie du chaos. À l’occasion du vernissage de l’exposition, Adam Vackar réalisera une performance à partir de ces poèmes. 




Au centre de ce dispositif triangulaire, Adam Vackar a placé une vidéo intitulée La Mort d’un philosophe, 2012. Cette vidéo présente une foule silencieuse et recueillie qui avance vers le Château de Prague, lieu de la Présidence tchèque, lieu d’internement des dissidents de l’époque communiste et haut lieu de la symbolique kafkaïenne. Filmée lors des obsèques de Vaclav Havel dont aucune image de la dépouille ou du cortège officiel n’est montrée, cette vidéo présente une masse de gens réunis autour d’une idée, l’idée d’une voix dissidente, méfiante à tout système, qui trouve sa résonance dans la série des Minutes de Silence que l’artiste à présenter à plusieurs reprises dont, en 2006, au Palais de Tokyo. Cette série fait écho à la notion de commémoration collective, présente dans toutes les sociétés organisées. Mais à la dimension collective plus spécifique à l’époque communiste, il y ajoute, comme par une sorte de privatisation, une dimension individuelle valorisée par les sociétés post-communistes. On retrouve dans cette œuvre les jeux de contradiction propres au travail d’Adam Vackar, entre ce documentaire où se dessine en creux une forme de résistance et les premières performances très critiques quant aux systèmes idéologiques portée par ces manifestations publiques. Dans les deux cas, le rôle est joué différemment par la foule ou l’individu et l’objet même de la commémoration. 




Pourtant, avec Adam Vackar, nous ne sommes ni dans la symbolique ni dans l’imagerie de bons sentiments. Les faits sont toujours réels mais ils se transforment et il en révèle l’absurdité mais aussi la force d’un système dialectique. Ses œuvres ne sont pas figées car le corps n’est jamais loin, celui de l’artiste comme celui du spectateur/visiteur. Non qu’il oblige à une quelconque interactivité programmée mais parce que ses œuvres agissent à la fois sur le langage et l’échelle du corps. Deux clés pour comprendre un œuvre qui est encore jeune mais dont on perçoit déjà les rameaux : le rapport de l’individu au collectif dont l’équation s’est idéologiquement inversé dans la République Tchèque contemporaine comme dans notre Europe que l’on qualifie de post-démocratique. L’individu et le collectif dans un rapport de violence sourde mais bien réelle ; l’individu et le collectif comme enjeu de l’espace publique ; et l’art comme révélateur de situation.  




Adam Vackar est né en 1979 à Prague. Diplômé de l’Ensba-Paris, il vit et travaille à Prague et à Paris. Plusieurs expositions personnelles lui ont été consacrées en 2011 : Synesthesia, GASK, Kutna Hora (curator : Noemi Smolik) ; Glossolalia, Galerie Klenova, Klatovy ; Onomotopoeia, Karlin Studios, Prague. Il a aussi participé à de nombreuses expositions collectives dont, pour l’année 2011 : 2001-2011 : Soudain, Déjà, Ensba-Paris (curator : Guillaume Desanges) ; Videonale 13, Kunstmuseum, Bonn ; 28th Kassel Documentary Film and Video Festival, Kassel ; Realfictions, Galerie de l’indépendance, Luxembourg (curator Didier Damiani) ; Step by Step, Gandy Gallery, Bratislava. Il est également commissaire d’exposition et a notamment curaté It Is Written en 2010 au Centre Pompidou Metz.


Adam Vackar sera présent à Art Statements pour Art 43 Basel, en juin 2012. Il est représenté par gandy gallery, Bratislava (SK). 


Glissement est un programme imaginé par Jean-Marc Avrilla pour le Dojo. Les deux premières étapes ont permis de présenter en 2011 les interventions de l’artiste allemand Nikolai von Rosen et des artistes français Florian Pugnaire et David Raffini. La quatrième étape, au printemps 2012, sera consacrée à l’artiste polonaise Tatiana Wolska. Enfin une exposition collective réalisée par les architectes de La Ville Rayée, Benjamin Lafore, David Apheceix et Sébastien Barat Martinez, sous la direction de Jean-Marc Avrilla, réinvestira l’ensemble des interventions des artistes autour des questions abordées lors de ce programme. 

Pour plus d’information sur le travail d’Adam Vackar : www.adamvackar.com
Pour des informations sur Jean-Marc Avrilla : http://unitedartspace.blogspot.com
Pour plus d’informations sur le programme Glissement :
Pour la Gandy Gallery : www.gandy-gallery.com


Je tiens à remercier particulièrement Luc Clément pour son invitation, son accueil et son total soutien au projet, 
mais aussi toute l'équipe d'Outremer qui accepte avec beaucoup de patience que nous intervenions 
avec les artistes dans leur espace de travail. 
Je tiens également à remercier Florian Pugnaire et David Raffini qui nous ont aidé à la préparation de l'intervention et au montage du projet.

Toutes les photographies de ce post sont des vues de l'intervention de l'artiste au Dojo : ©Adam Vackar