L'exposition de Mike Kelley au Centre Pompidou est l'occasion de ressortir de la poussière un texte que j'ai écrit sur Poetics Project.
En 1997, à l'occasion de la première rétrospective de Tony Oursler que je réalise au capcMusée de Bordeaux, je publie un texte dans le catalogue proposant une lecture de son œuvre où Poetics Project tient une place centrale. Je souligne en particulier une donnée qui est devenue essentielle pour nous mais qui était encore très balbutiante à l'époque, la notion de multimédia dont l'œuvre me semble être une proto-forme. Aujourd'hui, j'utiliserais plus volontiers la notion de crossing media pour ne pas la confondre avec un multimédia trop ancré dans le design software. Cependant l'idée reste la même : accéder à des sources différentes à partir d'une arborescence d'entrées. Et le chaos qui peut en résulter...
La "rétrospective" de Mike Kelley met à l'honneur cette installation. Je ne peux que regretter néanmoins la sélection trop restrictive des pièces présentées et une scénographie qui ne laisse pas aux œuvres leur respiration. En d'autres termes, l'accrochage est totalement gâché par la scénographie, et franchement le manque de place. Pour un artiste aussi majeur dont l'influence compte tant pour plusieurs générations d'artistes français depuis la fin des années 1980, je trouve dommage que l'équipe du Centre Pompidou n'ait pas voulu lui donné plus d'ampleur. Non seulement j'ai regretté l'absence de grandes pièces de la périodes des doudous et des couvertures au crochet (mes préférées), mais je trouve aussi dommageable celle des extraordinaires œuvres de Kandor, et d'autres encore. Bref, de telles choix, pusillanimes ou comptables, empêchent le public de s'accaparer réellement cette œuvre magistrale.Je reviendrai sur l'exposition elle-même.
Texte ©Jean-Marc Avrilla, Photos : ©Tony Oursler et capcMusée d'art contemporain
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